Au début du chemin, il existe un passage très étroit, telle une frêle passerelle surmontant une rivière aux rapides mortels, qui consiste à accepter d’entrouvrir l’armure pour laisser passer un peu de lumière.
L’armure est ce qui vous a permis de tenir debout, construire et avancer dans la vie. Elle vous a été nécessaire à un moment où sans elle vous vous seriez effondrés.
Aujourd’hui, elle vous étouffe, mais comme vous ne connaissez qu’elle, et que vos cellules se rappellent que sans elle vous étiez à terre, eh bien, vous vous accrochez à elle et tenez à elle plus qu’à votre âme.
La vulnérabilité, au contraire, est la posture nécessaire pour pouvoir cheminer.
Pour autant, il ne s’agit pas de lâcher l’armure brutalement, cela serait contre-productif et vous auriez tôt fait d’en reconstruire une encore plus hermétique.
Il s’agit de desserrer l’étau, délacer un seul cordon, ou encore enlever un verrou parmi les multiples installés, pour laisser juste un tout petit espace où faire passer la lumière.
Par cette fissure, doucement, avec douceur, rassurance et amour, la lumière pourra s’infiltrer et faire croître en vous l’être véritable, qui, une fois qu’il sera construit n’aura plus qu’à lâcher l’armure qui lui sera devenue totalement inutile.
Pensée du 28 mars 2021